L’oligodontie constitue un défi thérapeutique majeur, tant fonctionnel qu’esthétique. Nous présentons le cas d’une patiente née en 2004, suivie en orthodontie depuis 2015, avec chirurgie orthognathique sans projet prothétique clair. Malgré ces traitements lourds, la situation clinique demeurait complexe : espaces d’agénésie importants, ancrage dentaire insuffisant et axes fortement divergents. Dans l’attente d’une réhabilitation implantaire, la gouttière avec dents prothétiques mise en place à l’arrêt du traitement orthodontique ne representait pas une solution satisfaisante.

Dans ce contexte, le projet retenu fut la réalisation d’une overdenture en résine, solution amovible adaptée à l’ancrage limité et à la forte demande esthétique. La CFAO permettait la conception de prothèses monoblocs fines, adaptées aux contraintes d’espace.

Toutefois, la simulation numérique du sourire (DSD) s’est révélée inapplicable. Les diastèmes proposés pour combler les espaces, et les faibles épaisseurs de matériau imposées par les axes divergents, entraînaient la fracture des maquettes imprimées.

Le traitement a donc reposé sur une approche physique par wax-up, la présence du prothésiste au fauteuil facilitantl’orientation des corrections esthétiques. Après validation du mock-up et planification de plasties correctrices afin de restaurer des épaisseurs suffisantes, le numérique a repris sa place.

Le wax-up validé a été numérisé, guidant la conception de maquettes tests intégrant les contraintes d’axes divergents. Le projet prothétique final a ensuite été imprimé, avec un maquillage gingival composite.

Ce protocole hybride, combinant étapes physiques et outils numériques, a permis d’obtenir un compromis fonctionnel et esthétique satisfaisant, soulignant l’importance du projet prothétique dans la prise en charge des cas complexes d’oligodontie.